Voici un panneau récemment installé à Boves sur la rive de l'Avre et qui nous renseigne notamment sur la navigation.
Ci-dessous la transcription:
L'Avre, le plus important des 20 affluents
alimentant la Somme, prend sa source dans le bois de Crapeaumessnil sur la commune
d'Amy (Oise).
Loin
de son régime torrentiel d'il y a quelques milliers d'années, la canalisation
de I'Avre à l'époque médiévale, les ponctions de plusieurs parcelles d'herbage
au profit de l'extraction de la tourbe et l’extension artificielle de la Noye sur plus de 3km ont effacé la physionomie naturelle et originelle
de l’Avre .
Au début du 13 e siècle, l’Avre
est navigable, au moins sur la partie basse.
Le
seigneur de Boves accorde, en 1239, les droits nécessaires pour les
embarcations chargées de tourbe en provenance de Thezy.
Mais surtout, en 1241 le seigneur de Moreuil, Bernard, lance un
ambitieux projet afin de rendre la rivière navigable depuis Moreuil. En moins
de 20 ans, il obtient l’accord de tous les seigneurs riverains, un véritable
tour de force diplomatique, juridique et technique.
Les prospections subaquatiques de ces vingt
dernières années n'ont révélé aucun gué praticable. L'Avre se traverse par de
hauts ponts en charpente ou en maçonnerie. On en dénombre deux sur le
territoire de Boves le premier, appelé le «pont Prussien », est situé en aval
de la confluence avec la Noye, on observe encore un alignement de 6 pieux en
bois datés par dendrochronologie des années 1491 1659.
Au cœur du village, le second pont relie les
deux parties du village, au niveau du quartier Saint-Nicolas. On y observe
encore des blocs de craie et grès .Le maître-maçon amiénois Jean Bullant, en 1553,
dirige la reconstruction de ce pont.
Les
bateaux remontent le courant à l'aide d'un chemin de halage que les documents
dénomment «marchepied de la rivière». Il s'agit de l'actuel chemin que vous
empruntez.
Navigable jusqu'à Moreuil, les rives sont
dotées de moulins sur des bras secondaires, et de ponts n'entravant pas le
passage des bateaux.
Durant
la même période, elle connaît aussi des modifications de son lit majeur car les
seigneurs de Boves multiplient les autorisations de tourber, comme cette aumône
perpétuelle de 1239 au profit des religieuses du Paraclet, à Thézy.
À la fin du 17e siècle, l'extension
artificielle de La Noye depuis sa confluence à Fouencamps jusqu'au pont
Prussien, modifie une nouvelle fois l'écoulement des eaux à travers Boves.
La
mécanisation de l'extraction de la tourbe à la fin du I9e siècle
acheva l'artificialisation de la vallée au point de présenter une morphologie
complètement différente aujourd'hui, constituée d'un semis d'étangs et de plans
d'eau artificiels.
On remarque qu'en 1241 on était capable de rendre navigable L'Avre et que prés de 800ans plus tard ce n'est plus le cas !
En effet la rivière est très mal entretenue, de nombreux embâcles provoqués par la chute d'arbres gênent la navigation et l’écoulement de l'eau.
Philippe Dufour,gardien de rivière au Club de Canoé Kayak de Boves